Séjours "se désintoxiqué" des écrans (tel, tablette, ordi, tv...)

Savez-vous qu’un Français sur deux passe plus de 3 heures de son temps par jour sur son téléphone selon une étude de l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) ? Cela équivaut à presque 4 jours de smartphone par mois, sans compter télévision, tablette et autres écrans qui se multiplient dans les maisons. Quand faut-il s’alarmer ? Quelles sont les solutions pour lutter contre la dépendance numérique ? Comment faire face à ce dépassement des limites ?

Que  mettre en œuvre pour changer votre quotidien et vous retrouver avec vous-même.

La desintox numérique, c’est quoi ?

La  désintoxication numérique correspond à une période, temporaire ou durable, de suspension des écrans. Elle permet de se protéger face à l’hyper connexion et de faire le point sur son niveau de dépendance.
Il existe des tests pour connaître l’intensité de la dépendance, mais certains signes ne trompent pas. Une minimisation ou un déni de son temps d’écran montre que la personne cherche à cacher le nombre réel d’heures ou qu’elle n’en a plus conscience. Cette personne devient facilement irritable lorsque le temps est venu de couper la vidéo ou la console. Cet enfermement se traduit aussi en règle générale par une perte ou une réduction des relations sociales. De même, il est possible d’observer une diminution de la curiosité et de l’intérêt de la personne pour le monde extérieur.
Le degré d’addiction varie selon l’âge. La tranche des 16-24 ans est la plus touchée par ce phénomène de mode et est particulièrement « accro » aux appareils numériques. Actuellement, la dépendance décroît avec l’âge, car les anciennes générations n’ont pas connu les téléphones dès leur plus jeune âge. En revanche, l’inquiétude plane quant à la génération Z. En effet, le risque est de constater dans les prochaines années que les Millennials, même avec un âge plus avancé, continuent à utiliser aussi intensément les écrans.
Le temps sur son smartphone se répartit entre réseaux sociaux, premiers de la liste, vidéos YouTube, divertissements (avec la montée fulgurante de Netflix, de Prime  par exemple) et jeux. Parmi l’essor de certaines applications, celui de TikTok est à prendre au sérieux puisque les utilisateurs passent en moyenne 1heure 12 minutes minimum par jour à faire défiler des vidéos.

Pourquoi devient-on addict ?

En dehors des causes traditionnelles, il faut ajouter le confinement dû à la crise sanitaire pendant lequel le temps d’écran par jour a augmenté d’une heure en moyenne. Les autres causes explicatives de l’effet addictif des écrans sont :

La grande diversité des activités

Sur les écrans, les activités possibles sont quasi-infinies. Il est désormais possible de jouer, converser, se divertir ou acheter via le m-commerce (vente en ligne sur mobile). Toutes ces activités captent l’attention et tiennent éveillé parfois tard. Les réseaux sociaux, Facebook, Instagram ou Twitter, envoient sans cesse des notifications personnalisées pour susciter l’intérêt. L’addiction permet donc d’abord de combler l’ennui en proposant une palette complète d’occupations. Elle permet également de se sentir heureux car les applications ont pour but d’augmenter la production de dopamine du corps, aussi appelée hormone du plaisir. La dopamine se libère et nous entrons dans un système de récompense lorsque nous obtenons un « j’aime » sur notre photo ou un abonné supplémentaire qui nous donne envie de poursuivre notre fidélité sur le réseau social.

La compensation de la solitude

Lorsque nous sommes en présence de personnes dont les centres d’intérêt divergent des nôtres, le mobile est une solution facile de repli. Au lieu de nous confronter à un point de vue différent ou de nous ouvrir, nous préférons garder le silence et nous enfermer dans un écran. Dès le moment où une personne ou un événement nous affecte, nous ressentons le besoin de fuir la réalité et de nous échapper dans un monde virtuel et superficiel. Le téléphone comble le manque et devient à son tour notre meilleur ami. Celui-ci ne peut pas nous décevoir car nous le personnalisons nous-même et nous ne sélectionnons que des contenus confortant nos idées.

Un réflexe et un goût de « reviens-y »

Le téléphone, pratique à emporter et rapide à déverrouiller, est toujours sur nous. Dans notre sac ou dans notre poche, nous sommes prêts à le dégainer à tout instant. Regarder l’heure, faire un selfie, ou faire la cuisine, son utilisation a même un impact sur nos besoins primaires. Si nous ne pouvons plus nous en passer, peut-on considérer le téléphone comme une drogue ? Bien que les effets soient différents, il y a évidemment des points communs : une routine indispensable, une frustration due à la privation voire un état de manque, dont les conséquences sont nombreuses.

Les conséquences de l’addiction au smartphone

L’accès illimité à ces outils électroniques a des répercussions graves sur notre personnalité et notre santé, parmi lesquelles :

Des problèmes informationnels

Sur les réseaux sociaux comme sur les sites web, la qualité des informations reste douteuse. En conséquence, le risque de mal-information, voire de désinformation est de plus en plus élevé. De plus, les informations circulent à une vitesse impressionnante. Cette course à l’information a généré une crainte, de l’anglais FOMO (Fear Of Missing Out), celle de passer à côté d’un événement ou d’une actualité à laquelle tout le monde aurait déjà réagi.
Enfin, les informations continuent à se multiplier. L’infobésité est une pathologie née de la surcharge informationnelle. Par exemple, une personne avec un téléphone à usage personnel et professionnel qui, en voyant les notifications apparaître, consulte ses e-mails professionnels le week-end en est victime. Ce genre de comportement est un des symptômes du burnout. La France est d’ailleurs pionnière dans le droit à la déconnexion : tout salarié peut légalement ne pas répondre à son téléphone en dehors de ses horaires de travail afin de bien délimiter la vie professionnelle et personnelle.

Des difficultés relationnelles

Même si l’isolement peut être la cause du refuge virtuel, il peut aussi en être la conséquence. Envoyer un message en se baladant dans la rue peut nous faire rater quelqu’un que nous connaissons, regarder des vidéos lorsqu’une personne est près de nous nous fait perdre le lien. Les écrans ont donc un effet désocialisant. La solitude a de lourdes conséquences sur la perception de soi qui se traduit généralement par une perte de confiance en soi. Elle peut générer une absence de motivation voire une dépression

Des troubles comportementaux et psychologiques

Le téléphone est propice à des actions compulsives, qu’ils s’agissent de posts sur les réseaux sociaux ou d’achats sur un site internet. Tout se fait très vite, ce qui a tendance à augmenter le stress. Les écrans peuvent donc provoquer des troubles de l’anxiété au point de développer des phobies. La nomophobie désigne la peur démesurée d’être privé de téléphone. Le téléphone peut aussi rendre agressif lorsque nous en sommes privés ou lorsqu’une personne nous interpelle en nous sortant brutalement du monde virtuel.

Des déficiences physiques

La sollicitation permanente des doigts sur le clavier ou la souris abîme progressivement les nerfs et le canal carpien. Pianoter tête baissée longuement sur son mobile avec une mauvaise position de la tête fait apparaître des douleurs cervicales. La lumière bleue provoque des troubles visuels avérés, favorisant notamment la DMLA(dégénérescence maculaire liée à l’âge), d’après une étude réalisée par des chercheurs américains publiée en 2018.

Un impact sur nos besoins physiologiques

Il a été prouvé que l’alternance veille-sommeil la nuit perturbe notre organisme. Sacrifier son sommeil pour s’exposer à la lumière bleue a de nombreux effets. Cela engendre fatigue et souci de concentration.